L'hypnose pour lutter contre l'addiction aux drogues : Cocaïne, Héroïne, Cannabis
Il existe une multitude d’addictions et bien souvent peu de traitements médicamenteux ou de substitutions, comme la méthadone pour l’héroïne, sont mis sur le marché. Pour la cocaïne et le cannabis, la N-acétylcystéine (médicament contre la toux grasse), à haute dose, à partir de 1200 mg/jour, semble avoir des effets bénéfiques sur le craving, c’est-à-dire « l’envie irrépressible de consommer » selon les dernières études (source : Dr Laurent Karila, psychiatre addictologue). Car ce médicament augmente la concentration de glutamate, acide aminé et neurotransmetteur, qui contribue à réguler la libération de dopamine dans une des structures cérébrales du système de récompense.
L’avantage de ce traitement est que les effets indésirables sont limités et donc peuvent être prescrit en complément de séances d’hypnoses et bien évidement du suivi en addictologie.
En hypnothérapie, j’ai identifié trois leviers principaux sur lesquels agir pour les addictions :
1/ Le dégout envers le produit
2/ Le souvenir d’un bonheur intense sans produit
3/ Les bénéfices de l’arrêt du produit (santé, finance, vie sociale, vie de couple et de famille, vie professionnelle, vie sexuelle)
Il faut garder à l’esprit que ces 3 points peuvent être adaptés et faire l’objet de séances sur-mesure pour le patient.
1/ Le dégout envers le produit peut être, par exemple, d’imaginer le produit sous une forme sale, crasseuse (par exemple : une ligne de cocaïne rouge, sur une table sale, pleine de mégots et de poussière…etc.). Ou bien, si on a identifié durant l’anamnèse (avant la séance), une odeur, un goût ou un aspect absolument écœurant pour la personne, on peut la réassocier au produit.
2/ Le souvenir d’un bonheur intense sans produit : dans ce cas-là, on va amener la personne à chercher dans son inconscient un moment bien précis de joie, d’allégresse et de bonheur sans substance. On va lui laisser le temps. Lorsque ce moment sera trouvé, on va lui suggérer de le vivre pleinement, ici et maintenant. Et désormais, ce bonheur devra être ancré à chaque fois que l’envie de substance lui traversera l’esprit. Cependant, cette technique risque fort de ne pas se suffire à elle-même et les points 1/ et/ou 3/ devront être ajoutés.
3/ Les bénéfices de l’arrêt du produit : ils sont multiples !
Le praticien devra déterminer avec précision durant l’anamnèse les motivations du patient et si possible les classer par ordre de priorité. Bien qu’il soit inutile de rappeler, la longue liste des effets bénéfiques de l’arrêt du produit en question, je tiens à démystifier un élément concernant la vie sexuelle. En effet, avec une consommation massive de certaines drogues (cocaïne, par exemple), le patient n’aura quasiment plus de désir sexuel.
Dans le cas où le praticien va travailler sur les bénéfices de l’arrêt du produit, il va surement utiliser la technique de la désactivation d’Ancre. Elle permet d’éliminer un schéma négatif (souvent comportemental dans le cas des addictions). On va créer deux ancrages, un positif et un négatif sur deux points différents. L’ancre positive devra être plus puissante que la négative et c’est ensuite là où réside le travail de l’hypnothérapeute.
Pour conclure, nous pouvons dire avec certitude que l’hypnose est un véritable atout pour se débarrasser des addictions et de la dépendance lorsque la volonté est bien présente. Dans tous les cas, il est fortement conseillé de consulter un psychiatre addictologue en complément du praticien en hypnothérapie. Même si vous ne souhaitez pas prendre de traitement ou que vous refusez une hospitalisation (le médecin ne pourra pas vous y contraindre), ses conseils vous seront également précieux.
Attention : Veillez à toujours consulter un professionnel de santé avant tout traitement